Dans la catégorie des pneus semi-slicks, Yokohama a toujours fait office de référence. Son dernier né, l'AD08R dispose d'un énorme potentiel que nous avons été en mesure d'apprécier durant une course d'endurance en Mitjet 2l sur le circuit de Magny Cours.

Par Publié le : juin 11, 2021Catégories : Tests de pneus920 Mots4.9 min de lecture
Yokohama Advan AD08R
Rezulteo dans la course avec Yokohama Advan AD08R au circuit de Magny-Cours – Crédits photo © : rezulteo

Le manufacturier japonais Yokohama propose une gamme de produits large et bien garnie. Pour autant sa réputation s’est bâtie, à juste titre, sur ses gammes sportives et hyper-sportives.

Dans la catégorie des semi-slicks, Yokohama propose les incontournables A032R et A048 qui sont devenus de véritables stars des sorties track-days ainsi que dans différentes compétitions et formules monotypes.

L’Advan Neova AD08R qui vient en remplacement de l’AD08 offre une orientation légèrement moins radicale que les deux pneumatiques susnommés, et un plus grand rainurage pour améliorer l’évacuation de l’eau.

Retrouvez l’ensemble des caractéristiques techniques dans l’article que nous lui avons déjà consacré.

Un test grandeur nature

Yokohama France nous a donné la possibilité d’essayer ce pneumatique dans des conditions optimales : une course d’endurance de Mitjet sur le circuit de Magny-Cours. Un format d’essai privilégié permettant d’évaluer les caractéristiques précises du pneumatique.

Yokohama AD08R sur Mitjet
© rezulteo

La monture

Le pneu AD08R a beau être un peu routier, Yokohama nous a permis de l’essayer sur une vraie voiture de compétition : une Mitjet 2L.

Ce prototype utilisant un châssis tubulaire est animé par un moteur de Clio RS 4 cylindres 2 litres développant une puissance supérieure à 200 ch. Une cavalerie transmise aux roues arrière par l’intermédiaire d’une boîte séquentielle. Au niveau poids, l’auto approche les 800 kilos en ordre de marche.

L’utilisation d’une Mitjet pour juger un pneu de tourisme possède plusieurs avantages. Tout d’abord, ce véhicule propose une architecture globale et un gabarit relativement proches d’un véhicule de tourisme. Ensuite, il va pousser le pneumatique dans ses retranchements en termes de limite d’adhérenced’endurance et d’usure vu le format imposé.  

Les Mijet sont chaussées de AD08R en 255 40R18. Chaque voiture se voit affecter 8 pneus qui doivent boucler la saison complète, soit environ 50 heures de roulage au total réparties sur 7 courses (essais, qualifications, course).

Mitjet 2l au stand
© rezulteo

Prise de contact 

Une fois le mode de fonctionnement de la boîte séquentielle assimilé, la Mitjet se comporte comme n’importe quelle voiture sportive malgré la rigueur liée à sa conception. Cependant, des séances de roulage préalables sont indispensables pour se familiariser avec le circuit avant le début de la course.

Les premiers tours qualificatifs permettent de se rendre compte que le Yokohama AD08R a une montée en température relativement rapide. Quelques virages suffisent pour que la gomme atteigne son seuil d’adhérence optimal. Un premier galop d’essai qui donne déjà de sérieux indices sur le potentiel du véhicule, de ses pneumatiques et de la cohérence de l’ensemble !

Un arrêt aux stands en guise de vérification générale de notre Mitjet montre que les pneus ont une usure parfaitement à plat en raison d’une géométrie neutre et de pressions parfaitement ajustées. L’occasion détermine également la stratégie de la course puisque je devais partager le siège baquet avec un confrère journaliste du magazine Motorsport et Patrick Lhoste, PDG de Yokohama France. Nous prévoyons de nous relayer au volant toutes les 40 minutes, pour 2 sessions de 3 heures de course.

Mitjet 2l à Magny-Cours
© rezulteo

L’essai de l’ADO8R en course

Composée d’équipages expérimentés, la formule Mitjet n’a rien d’une promenade de santé et il convient d’appréhender cette compétition avec une grande humilité, sans perdre de vue notre objectif de juger des capacités de l’ADO8R en conditions extrêmes.

Tous les amateurs de track-days le savent, faire des sessions de 40 minutes sur circuit est difficile pour un pneu homologué. Il finit généralement par surchauffer avec comme conséquence directe une efficacité réduite à néant.

Par conséquent, nous attendions le pneu japonais au tournant (c’est le cas de le dire) ! Au moment où je prends le volant de la Mitjet, elle a déjà plus d’1 heure de course dans les pneus. Pour autant, elle semble aussi fineprécise et efficace que durant les phases qualificatives.

Les premiers tours servent à prendre des repères sur le circuit et de se caler sur le rythme des autres participants. Le tracé de Magny-Cours F1 est exigeant et prévu pour les grosses moyennes comme vous allez pouvoir le découvrir avec cette caméra embarquée : 

Certaines zones rapides sont de véritables juges de paix pour les pneumatiques. On pense notamment à la grande courbe après la ligne droite qui se négocie en fond de 5ème. Dans cette portion rapide, le grip offert par l’ADO8R est exemplaireprécis et volontaire. Il se place à la corde et bénéficie d’une adhérence constance avec un décrochage à la limite relativement prévenant.

Dans les chicanes Nürburgring et Imola, la maîtrise en latérale est difficile à prendre en défaut, à l’image de l’adhérence sur les gros freinages ou de la motricité offerte en sortie de courbe.

Le plus bluffant restant le niveau d’usure relativement faible à l’issue de la course et surtout la propension du pneu à offrir une adhérence constante au fil du tour et malgré une température ambiante bien au-dessus des 30°C.

L’expérience est tellement unique et gratifiante en terme de pilotage que l’honorable place en milieu de classement final de notre équipage reste anecdotique.

Vivez la course en visionnant le diaporama :

Yokohama Advan Neova AD08 R

Partagez cet article où vous le voulez !

Articles qui peuvent vous intéresser :

  • Lire l’article
  • Lire l’article
  • Lire l’article
  • Lire l’article